Cet atelier mêle le reportage, le langage, la musique et le spectacle vivant autour des thématiques de la Mémoire et du Témoignage par des sorties exploratoires des jeunes à la redécouverte du territoire sonore du quartier de la Goutte d’Or, de ses habitants et plus particulièrement des personnes âgées.

Son enjeu est de peremettre la rencontre entre deux générations souvent isolées l’une de l’autre et la transmission d’un savoir, d’une parole, d’une voix, d’un récit par la pratique artistique. Cet atelier est encadré par l’artiste sonore Violaine Lochu, auteure de recherches et travaux autour de la Voix et du Langage.

Le partenariat et la co-écriture du projet entre nos deux structures EGDO et L'Onde & Cybèle a été impulsé avec Jonathan Pontiers, compositeur puis Sandra Abouav, chorégraphe.

A l'aide d'une cabine mobile les jeunes sont partis dans les rues ainsi qu'au Café Social, munis de micro-enregistreurs, à la rencontre des habitants de la Goutte d’Or et notamment des plus âgés. Ils ont récolté leurs témoignages, leurs voix et leurs sensibilités pour composer une mémoire sonore du quartier de la Goutte d’Or. Au Centre musical Fleury Goutte d’Or Barbara, les jeunes ont ensuite créé une dizaine de pistes sonores sur des logiciels de montage audio professionnels à partir des rushs enregistrés le tout accompagné par les artistes musiciens-compositeurs Jonathan Pontier et Blaise Merlin.

Un travail chorégraphique, avec Sandra Abouav a aussi été réalisé dans le cadre du festival Rhizomes Amenant les jeunes vers la danse par le biais de la parole ou de l’image, les participants ont eux-mêmes conçu de petites chorégraphies inspirées de situations de leurs vies quotidiennes à la Goutte d’Or, mobilisant leurs corps entiers, leurs mains ou leurs visages. Ils ont ensuite procédé à la captation vidéo de ces chorégraphies en se filmant les uns les autres, en intérieur et en extérieur, travaillant avec différents décors et rapports à l’espace et à la caméra. Créant ainsi une série de petites capsules, ils nous racontent leur propre histoire de la Goutte d’Or qu'ils ont ensuite présenté devant l’équipe de l’association des Enfants de la Goutte d’Or.

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Paroles d’acteurs

Anne, encadrante : « L'ensemble des jeunes ayant pris part aux ateliers 2019 avait déjà participé aux ateliers en 2018 (voire aux ateliers de 2017 pour certains). Ils ont fait preuve d'investissement et de sérieux, en allant jusqu'au bout de ce parcours d'ateliers sur trois années dédié à la collecte de la mémoire collective du quartier de la Goutte d'Or. Cet investissement sur le long terme a favorisé une bonne dynamique de groupe, une confiance entre les différents participants et vis à vis des intervenants artistiques, et bien entendu une cohérence dans le processus créatif. Le petit effectif du groupe était entièrement adapté au travail créatif mené, nécessitant un encadrement rapproché des participants.
Grâce à la participation de la chorégraphe Sandra Abouav, cette année le projet a pu évoluer vers une dimension multidisciplinaire, intégrant un important travail sur le corps et le mouvement, menant lui-même à un travail vidéo. Les participants ont été à l'origine de la production des éléments chorégraphiques ayant constitué la base de la création collective finale. Être parvenu à amener les jeunes à non seulement danser, mais aussi à être filmés en train de le faire et se filmer les uns les autres, est une grande réussite, à un âge où le rapport au corps est extrêmement complexe, notamment dans un groupe rassemblant des filles et des garçons.
De par la multiplicité des disciplines abordées et la liberté de création inhérente à ces ateliers, le projet initialement proposé, devant aboutir à la présentation d'un parcours en espace public, a finalement pris une autre trajectoire. En effet, nous avons vite pris la mesure de la difficulté représentée, pour ces jeunes, par le fait d'investir cet espace public en atelier, et bien plus encore d'y faire une restitution publique. Suite à nos sorties dans le quartier et à quelques tentatives d'intervention artistique en extérieur, il est apparu évident que le projet devait se poursuivre dans une plus grande intimité et discrétion vis à vis de leurs pairs. Par ailleurs, nous nous sommes ensuite heurtés à une grande gêne des jeunes quant à leurs propres corps et visages, qu'ils n’ont finalement pas souhaité montrer publiquement, même de façon indirecte et en vidéo. Par conséquent, nous sommes finalement partis sur une restitution de l’équipe plus intime, avec une projection de la création devant l’équipe de l'association des Enfants de la Goutte D'Or, qui ont fait des retours très positifs aux jeunes quant au travail mené, et ont pu constater leur bel investissement. »

 

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